Travail et handicap
Handicap : négocier des accords spécifiques en entreprise
La 16e Journée nationale Travail et Handicap FO s’est tenue le 8 décembre à Paris, avec plus de 450 participants. Les droits des aidants familiaux ou le départ en retraite des salariés handicapés ont fait partie des thèmes retenus pour les quatre tables rondes.
Dans 85 % des cas, le handicap survient au cours de la vie. La première discussion portait sur la reconnaissance du handicap (RQTH) par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Elle permet au salarié d’obtenir un aménagement de poste ou des formations en vue d’une reconversion.
« Le dossier est très complexe à monter, il faut surtout prendre conseil auprès de son UD, a prévenu Pierre Bridel, référent handicap dans le Nord. La reconnaissance est de plus en plus dure à obtenir, mais toute décision peut faire l’objet d’un recours. » Dans sa région au lourd passé industriel, 30 % des salariés sont en situation de handicap.
La seconde table ronde a évoqué les accords handicap, signés dans seulement 10 % des entreprises assujetties. La loi dialogue social d’août 2015 a dilué ce thème dans une négociation plus large sur l’égalité et la qualité de vie au travail. Patrick Le Claire, référent handicap à la FEC FO, comme Anne Baltazar, secrétaire confédérale chargée du handicap, appellent les militants à revendiquer malgré tout une négociation spécifique sur cette question et à aller au-delà des obligations légales.
Quant à Marie-Alice Medeuf-Andrieu, secrétaire confédérale chargée de la négociation collective, elle revendique un bilan national des accords en entreprise et le lancement de négociations au niveau des branches.
Les aidants épuisés
La troisième table concernait la difficile conciliation entre vie d’aidant familial et vie professionnelle, « le combat militant du XXIe siècle », selon Anne Baltazar. D’après une enquête Macif/Unaf, 15 % des actifs sont aidants et 60 % d’entre eux ont des difficultés au travail. Mais 72 % ignorent les dispositifs auxquels ils ont droit, quand ils ne méconnaissent pas leur situation d’aidant. « Souvent, l’aidant meurt avant la personne aidée, d’épuisement », a déploré Maryse Artiguelong de la Ligue des droits de l’Homme.
« Notre organisation a un rôle à jouer pour relayer l’information », a lancé Philippe Pihet, secrétaire confédéral chargé des retraites. Il appelle aussi à la mise en place pour eux de nouveaux modes d’organisation, dont le télétravail, et à la signature d’accords collectifs sur ce thème.
La journée s’est achevée sur la retraite des personnes handicapées, confrontées comme les autres travailleurs à un allongement de la durée de cotisation. Pour bénéficier d’un départ anticipé, ils devront bientôt avoir travaillé 32 ans, dont 27 cotisés, avec un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 %. La Confédération revendique le rétablissement de la prise en compte de la qualité de travailleur handicapé, une disposition supprimée depuis 2014.
Source : http://www.miroirsocial.com/