Bientraitance en Ehpad : une évolution positive des pratiques
Amélioration des pratiques de bientraitance en Ehpad
L’ANESM a analysé pour la troisième fois depuis 2008 la mise en œuvre des pratiques de bientraitance en Ehpad. Les résultats de cette étude témoignent des efforts entrepris par les établissements pour améliorer la qualité de vie des résidents. L’enquête permet également de définir les points à renforcer.
La bientraitance en Ehpad est aujourd’hui une préoccupation majeure des autorités, mais aussi des responsables d’établissements eux-mêmes. En témoigne notamment le fort taux de réponses (77 %) au nouveau questionnaire d’évaluation des pratiques professionnelles concourant au renforcement de la bientraitance en Ehpad, dont les résultats ont récemment été publiés par l’ANESM.
Cette année, l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux a également interrogé 1 500 présidents des Conseils de la Vie Sociale (dispositif permettant aux résidents et à leur entourage de s’impliquer dans le fonctionnement de l’établissement).
Les présidents des CVS sont relativement satisfaits de la mise en œuvre des pratiques de bientraitance en Ehpad.
Ils estiment en effet que l’Ehpad favorise toujours :
- la prévention de la maltraitance (les 3/4 d’entre eux sont de cet avis),
- le maintien de l’autonomie (2/3),
- l’implication des proches (3/4),
- le maintien des liens sociaux (2/3),
- la bonne qualité de vie (82 %),
- le respect des personnes (71 %).
En revanche, la moitié d’entre eux considèrent que les établissements ne favorisent pas toujours l’expression de la volonté des personnes, un point pourtant important pour la bientraitance en Ehpad.
Malgré cet avis mitigé, l’enquête met en avant une forte amélioration en 2015 des pratiques de recueil du consentement du nouveau résident à l’entrée en maison de retraite (72 % contre 50 % en 2010). Les établissements s’enquièrent également systématiquement des attentes des résidents (84 % contre 51 % en 2010) et des proches (79 % contre 48 %) lors de l’admission en Ehpad.
En revanche, seulement un tiers des établissements procèdent à une réévaluation du projet de vie individualisé de la personne âgée lorsque celle-ci en fait la demande (recul de 2 points depuis
Un meilleur accompagnement des résidents
La mise en œuvre des pratiques de bientraitance est rendue possible par la formation du personnel. Les principaux thèmes des formations sont :
- la maladie d’Alzheimer : 48 % de professionnels formés au cours des 3 dernières années,
- la fin de vie : 41 %,
- la dépression et les troubles psychiques : 29 %,
- l’identification des risques de dépendance : 23 %.
L’accompagnement de la fin de vie en Ehpad fait partie intégrante des pratiques de bientraitance. Si le personnel soignant des maisons de retraite est formé aux soins palliatifs, les établissements n’hésitent pas à faire aussi appel à des ressources extérieures :
- équipes mobiles de soins palliatifs,
- réseaux de soins palliatifs,
- hospitalisation à domicile,
- équipe mobile de gériatrie.
En revanche, si 93 % des résidents de chaque établissement sont pesés une fois par mois et seulement 2 % des résidents sont sujets à une escarre, les taux de chute restent élevés (43 % des résidents), de même que les hospitalisations d’urgence (66 %). En outre, les directives anticipées ont été recueillies par les Ehpad pour seulement 28 % des résidents.
Engagés depuis déjà de nombreuses années dans des démarches de bientraitance, les Ehpad font participer les présidents du CVS aux évaluations internes et externes et leur communiquent les résultats. Du reste, 89 % de leurs demandes bénéficient d’une réponse de l’établissement.
Source : blog.capretraite.fr