Egalité et diversité
Egalité et diversité, même combat ?
La promotion de l’égalité homme-femme en entreprise est en plein essor. De nombreux grands groupes se sont lancés dans une valorisation accrue de la mixité. Mais égalité rime-t-elle avec diversité ?
La mixité a la côte
Sodexo a, par exemple, mesuré l’impact de la mixité sur ses performances à travers une enquête dans 80 pays où l’entreprise est présente. Le résultat est là : la mixité a un impact positif sur la performance si elle atteint un seuil équilibré : entre 40 % et 60 % d’hommes et de femmes.
En 2010, le groupe Danone a lancé le Programme Eve, en partenariat avec le Crédit agricole, la société KPMG, la SNCF, L’Oréal, Orange et la Caisse des Dépôts. Un super-séminaire de management centré sur les femmes et ouvert aux hommes.
De son côté, le groupe Randstad organise des formations obligatoires à destination de ses managers, sur les stéréotypes de genre à destination de tous les managers.
En France, 51 organismes, représentant près de 750 000 salariés, sont titulaires du label «Egalité», d’après le ministère des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes. La moitié sont des grands groupes et 35 % des PME.
Lancé en 2004, ce label est délivré par l’organisme AFNOR, pour trois ans après examen du respect d’un cahier des charges comprenant 18 critères.
Labels “égalité” et “diversité” mutualisés
Mais l’AFNOR propose, depuis le 24 décembre 2015, une alliance du label Egalité avec celui de la Diversité. Une mutualisation qui permet de booster la lutte contre la discrimination plus générale, touchant ainsi des thématiques plus larges que la discrimination liée au genre.
3 400 entreprises ont signé cette charte de la diversité qui a rendu public son bilan annuel le 28 janvier 2016 en dévoilant les bonnes conduites de 1 100 entreprises signataires qui ont acccepté de répondre. 76% d’entre elles sont des PME et 15% des entreprises de plus de 1 000 salariés.
Contrairement à l’égalité, où les grands groupes semblent tenir le haut du tableau, la diversité mobilise beaucoup de petites entreprises (- de 50 salariés) qui s’engagent en faveur d’un recrutement axé sur une plus grande diversité liée à l’origine sociale et ethnique (pour 70% d’entre elles), mais aussi religieuse (pour 39%).
Deux combats intimement liés
Cela n’empêche pas que 60% des grandes entreprises signataires (plus de 10 000 salariés) font des actions en faveur des quartiers populaires. «Les entreprises qui se sont engagées en matière de diversité, sont engagées sur la mixité.
À ce niveau-là, c’est le même combat, explique Sylvie Savignac, sécrétaire générale de la Charte de la diversité. Cependant, en faisaint de la mixité, on ne lutte pas forcément contre les discriminations ethniques, sociales etc.
Mais au regard de l’écart qui existe encore entre hommes et femmes, sachant que les femmes représentent la moitié de la planète, il est justifié de maintenir une politique spécifique», dit-elle.
L’engagement pour la diversité s’accompagne d’un engagement pour l’égalité, l’inverse n’est pas si évident. Pourtant, ces deux combats sont intimement liés, puisque renvoyant aux mêmes types de réflexes discriminatoires.
Source : zamanfrance